Fils d'un employé des abattoirs et d'une coiffeuse, et avec deux frères et deux sœurs, Ernest Pignon doit gagner sa vie dès l'âge de 15 ans et travaille pour des architectes. Parallèlement, il pratique le dessin puis la peinture, pendant un an. En 1954, il découvre Picasso pour la première fois, ce qui est une grande inspiration.
En 1959, dans un club très fréquenté par les créateurs et artistes d'horizons différents, il a rencontré Yvette Ollier, Marie-Claude et Denise Grail et Daniel Biga. Ils l'ont présenté à El Greco.
En 1961-1962, il a rejoint l'armée en Algérie — ces expériences ont été formatrices pour ses opinions politiques et pour ses œuvres d'art, et il a continué à peindre en même temps.
Après son retour d'Algérie, il a repris son travail d'architecture à temps partiel.
À partir de 1966, il quitte Nice, s'installe dans un café abandonné dans le Vaucluse qu'il transforme en atelier. Il appose par collage des affiches exécutées au pochoir sur le plateau d'Albion (Vaucluse) en réaction à la force de frappe nucléaire française.
Début des années 1970, il commence à créer des images éphémères sur les murs des grandes villes, qui se font l'écho des événements qui s'y sont déroulés.
Il est un des initiateurs, avec Daniel Buren et Gérard Zlotykamien, de l'art urbain en France. En plus de coller des impressions sur les murs, il ciblait souvent les cabines téléphoniques de Paris.
Certains de ses travaux montrent sa sensibilité historique, comme "Les Arbrorigènes" de 1984. Il est également connu pour créer des portraits sur papier de personnages créatifs célèbres, comme musiciens, écrivains, et poètes.
Sensible aux injustices, il traite des thèmes comme l’avortement (Tours, Nice, Paris, 1975), les expulsés (Paris, 1979), le sida (Soweto, 2002). Une grande partie de son travail est assez politique: par exemple, dans ses premières oeuvres, il rejette des guerres, le racisme dans certaines régions d'Afrique et la xénophobie en Europe.
Il vit et travaille à Paris et à Ivry, où il a son atelier.
Il a adopté son prénom deux fois pour éviter de montrer les mêmes initiales qu’Édouard Pignon.
Au total, il a produit plus de 300 affiches pour diverses fonctions, tels que le théâtre, la politique et la musique.